Je reviens sur une étude présentée lors de l’IAHAIO en juillet dernier intitulée « attachment and perceived social support from cats and dogs : sources of variation amongst older and younger adults» de E.S. Paul, A. Moore, P. McAinsh, E. Symonds, J.W.S. Bradshaw, S. McCune de l’Université de Bristol.
Le but de cette recherche est d’étudier les sources possibles de variation dans les relations que développent les personnes avec leurs animaux mais aussi la perception qu’ils en ont. Les questions qui se posent sont les suivantes : Est-ce que les personnes qui sont dans un grand besoin de contact social ou support social montrent une plus grande tendance à :
1. Former des attachements plus forts avec leurs animaux ?
2. Percevoir leurs animaux comme leur donnant plus de support social ?
3. Percevoir leurs animaux en termes émotionnels et anthropomorphiques ?
Pour cela, Paul et al. (2010) ont recruté 159 propriétaires de chien et 102 propriétaires de chats, tous âgés entre 30 et 39 ans. Les propriétaires des 2 espèces sont exclus de la recherche.
Les données ont été recueillies de deux façons :
1. Par une interview téléphonique pour les données contextuelles : détails démographiques, familiaux et environnementaux, présence de chats et/ou de chiens à domicile…
2. Par un questionnaire envoyé par voie postale collectant les informations sur la personnalité des participants, sa relation avec son chat ou son chien et la perception qu’il se fait de son animal.
Les données relevées sont de deux types :
* la personnalité est mesurée par l’outil Interpersonal Sensivity Measure (Boyce & Parker, 1989 ; Harb et al., 2002)
** l’attachement est mesurée grâce à l’échelle de Serpell (1996) : très – modérément – pas du tout
*** la mesure est réalisée par une échelle de Likert en 5 points sur le support social donné par l’animal dans 9 situations de vie angoissantes (ex : solitude, deuil… ; Bradshaw et al., 2001)
****la mesure évalue si l’animal est perçu comme ressentant 17 émotions différentes (Morris et al., 2008)
Résultats de l’étude
L’âge et le genre des participants n’influencent pas la relation à l’animal évaluée ici. Il en est de même pour le fait que le participant vive ou non avec un autre adulte.
Par contre, il apparait que les personnes vivant sans enfants de moins de 16 ans ont une plus forte tendance à rapporter un fort attachment à leur animal que ceux vivant avec au moins un enfant de moins de 16 ans ; il en est de même pour les propriétaires de chien par rapport aux propriétaires de chat.
Les chiens ne sont pas perçus comme offrant un plus grand support social pour leurs maîtres. Enfin, les personnes cotées comme ayant une sensibilité interpersonnelle plus haute sont le plus souvent des maîtres rapportant que leur animal ressent l’embarras, le dégoût, la tristesse, la honte, l’intérêt et la douleur.
Conclusions de l’étude
Les aspects de la situation sociales et de la personnalité des propriétaires de chat et de chien sont associés à la nature et l’intensité de la relation formée :
1. L’absence d’enfant au sein du foyer est particulièrement associée avec un plus fort attachement à l’animal.
2. Une sensibilité interpersonnelle plus importante est associée avec une perception de support social plus forte de la part de l’animal mais aussi d’émotions négatives perçues par l’animal.
De plus amples recherches pourront compléter ces aspects préliminaires.
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