Je reviens sur une étude présentée lors de l’IAHAIO en juillet dernier intitulée «Describing the ideal Australian companion dog» par T. King, L. Marston, P. Bennett du groupe de recherche d’Anthrozoologie de l’Université de Monash (Australie).
Un présent en désaccord avec les bases de la relation homme-chien
Bien que le chien ait été domestiqué il y a plus de 15 000 ans, les premières traces d’existence de distinction de races remontent seulement à 4 000 ans. Ces distinctions se basent sur la sélection de certains traits comportementaux comme le gardiennage, la chasse, …Or, aujourd’hui, les chiens sont rarement utilisés pour les raisons qui ont poussé les hommes à les sélectionner autrefois. Ils sont le plus souvent adoptés en tant que compagnons ! Et certains chiens nous « vont mieux » que d’autres…Nos changements de rythme de vie signifient que la relation traditionnelle chien/maître est altérée. Une des conséquences à cela est le développement de problèmes comportementaux de certains chiens.
Qu’arrive-t-il aux chiens qui expriment des comportements inacceptables pour leurs maîtres ?
De nombreux chiens sont abandonnés à la fourrière ou dans des refuges où leur comportements problématiques s’aggravent souvent (ex : défécation, destruction…). Environ 30% des chiens en refuge sont euthanasiés en Australie. Loin d’être propre à ce pays, cette problématique est observée dans de nombreux pays occidentalisés, la France y compris.
Comment la relation entre le chien et son maître peut-elle être améliorée ?
De nombreuses pistes peuvent être explorées comme :
- Améliorer l’appariemement entre le chien et le maître,
- Eduquer l’ensemble de la communauté au comportement et aux apprentissages chez le chien,
- Déterminer quelles caractéristiques des chiens les peronnes considèrent comme «idéales» dans notre société actuelle,
- Décrire précisement les comportements individuels du chien
- Etc…
Quelle recherche pour répondre à ce contexte ?
Ainsi, King et al. (2010) propose de déterminer quelles sont les caractéristiques que les Australiens considèrent comme les plus attractifs chez un chien «idéal».
Pour cela, les chercheurs ont rencontré 877 volontaires australiens (79.8% de femmes) et âgés de 18 à 82 ans (moyenne d’âge de 34 ans environ). Les questions posées sur ce chien "idéal" reposent sur les thématiques suivantes :
- Caractéristiques physiques
- Âge à l’adoption
- Coût de « l’entretien »
- Besoins d’exercice et de soin
En plus de ces questions fermées, il a été demandé aux participants:
- de coter l’importance de différents comportements grâce à une échelle de Likert de 5 points,
- de répondre à des questions ouvertes, et
- de donner des informations générales sur eux-mêmes (âge, sexe, lieu de vie…)
Les caractéristiques physiques du chien «idéal»
*Même si la race n’est pas importante, 40,6% des personnes indiquent que leur chien idéal serait un chien de race
**La plupart des participants (78,9%) préféreraient ce laps de temps. Un faible pourcentage ne veulent pas passer de temps à leur exercice (1,1%) ou à le caresser/prendre soin (12,4%)
Focus sur la taille du chien "idéal" |
Les caractéristiques comportementales du chien « idéal »
Les chercheurs ont mis en avant l'importance de :
*Pour plus de 90% des participants
Par contre, les personnes interrogées considérent le fait de mordre sur commande et avoir des compétences de chasseur comme non importantes.
Les différences Homme/Femme
Les femmes préférent les petits chiens et les chiens mâles. De plus, et à la différence des hommes, les femmes sont plus disposées à passer du temps par semaine à caresser/au soin de leur chien idéal. Enfin, elles préférent un chien qui est calme, accomodant, sociable, en bonne santé et non agressif.
Du coté masculin, les hommes préférent les chiens femelles et les chiens de race. Ils sont prêts à dépenser plus d’argent par semaine pour l’entretien de leur chien idéal par rapport aux femmes. Enfin, ils préférent aussi un chien énergique, fidèle et protecteur.
Les différences selon les propriétaires de chiens et les non-propriétaires
D’autres différences ?
L’âge des participants est important, surtout sur le comportement des chiens. Plus les personnes sont âgées, plus ils préférent les chiens calmes alors que les plus jeunes préfèrent les chiens énergiques, fidèles et protecteurs. Cette dernière préférence est aussi associée au bas niveau d’éducation (inférieur au bac. et aux personnes sans enfant.
Conclusion
Les traits comportementaux sélectionnés par le passé ne semblent donc plus d’actualité pour le chien d’aujourd’hui. Les Australiens perçoivent la santé du chien et ses comportements comme des éléments aussi importants que leur apparence physique. Néanmoins, il n’existe pas un chien idéal mais des chiens idéaux selon les groupes sociaux étudiés. Le développement d’outils pour l’évaluation des traits comportementaux permettraient donc un meilleur ajustement entre le chien et le maître.
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