L’image de Philippe Geluck est indissociablement liée à celle du Chat, le personnage de BD qu’il a créé il y a maintenant plus de 30 ans. Même si l’auteur à succès se réjouit de cette confusion, ses talents s’exercent dans bien d’autres domaines du spectacle et des médias. Sa notoriété, Philippe Geluck la met aussi depuis longtemps au service de causes humanitaires et sociales.
Pourquoi avez-vous choisi un chat pour philosopher sur la condition humaine ?
Ph.G : Peut-être par goût du paradoxe : le chat est un animal que j’admire depuis toujours… et j’en ai fait un antihéros, un peu pathétique dans ses péroraisons, un peu ridicule.
Je crois que le chat porte une certaine ambigüité qui combine une présence rassurante et apaisante lorsqu’il vient se lover contre vous en ronronnant et un mystère permanent quant à ses véritables sentiments. On lui prête volontiers une conscience qu’il n’a probablement pas, on interprète ses postures. Il incite à la réflexion. On surévalue probablement ses intentions mais son influence sur nous est réelle et positive.
Et Le Chat, votre Chat, possède-t-il les mêmes qualités ?
« L’incommunicabilité peut devenir un sujet de conversation ». C’est une réflexion du Chat dans un de mes albums… au-delà du gag de BD, elle traduit une réalité : l’humour est un médiateur très efficace.
Le personnage du Chat ne ressemble d’ailleurs pas vraiment à un chat. Il s’est humanisé, il porte costume. En ne ressemblant à personne, il parle à tout le monde.
Vous parlez de médiation : les animaux vous paraissent-ils en mesure de tenir ce rôle ?
J’en suis absolument convaincu. Je suis d’ailleurs le parrain d’une association, « L’Essentiel » (*) qui vient d’ouvrir un établissement à quelques kilomètres de Bruxelles.
Il s’agit d’un lieu convivial d’accueil pour handicapés cérébraux de tous âges, plus ou moins gravement atteints, qui peuvent y pratiquer de nombreuses activités et participer notamment à un programme d’équithérapie. Ce qui prouve que Le Chat n’est pas jaloux.
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