Au sein de l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie en Italie, Luca Farina est Directeur du Centre National de Référence d’Interventions Animales Assistées. Vétérinaire de formation et de vocation, il peut revendiquer une solide expérience internationale et il est motivé à faire du Centre la cheville ouvrière de la médiation animale en Italie et un exemple en Europe.
Comment l’Italie conçoit-elle et organise-t-elle les activités de médiation animale ?
LF : Il y a un certain nombre de différences avec la France. La première réside dans la terminologie utilisée puisque nous parlons « d’intervention assistée avec des animaux » et non de « médiation animale ». Il s’agit davantage d’une distinction de forme que de fond : nous partageons en effet la plupart des approches qui sont celles de la Fondation A et P Sommer.
La différence majeure réside en fait dans notre vision et notre organisation de la santé publique qui regroupe, sous la même autorité ministérielle, médecine humaine et médecine vétérinaire. Cette stratégie s’exprime par le concept international de « one health » qu’on peut essayer de traduire par « santé globale ».
Quelles conséquences pratiques cette vision de One health ou santé globale entraîne-t-elle ?
LF : Le Centre National de Référence d’Interventions Animales Assistées a été institué par Décret du Ministère de la Santé en 2009.
D’abord, cela donne évidemment à la médiation animale un véritable statut puisqu’on lui attribue une place effective au sein des autorités sanitaires du pays et que son rôle est officiellement reconnu.
L’essentiel est cependant dans les obligations que ce statut et cette reconnaissance impliquent. Ainsi, l’Etat a été amené à discuter avec les différentes régions et province de lignes directrices établissant une terminologie et des protocoles d’intervention hiérarchisés.
Quels sont les niveaux d’intervention déterminés ?
LF : Il y a trois grandes possibilités d’intervention, correspondant à trois univers :
- La thérapie, qui ne se met en place que lorsqu’il y a prescription médicale (par exemple dans le cadre de certains troubles du comportement),
- L’éducation, qui concerne des populations fragilisées ou à risques (prisons, établissements médico-sociaux…),
- Les loisirs, qui englobent des activités d’éveil et de détente (fermes pédagogiques, loisirs culturels, environnement…).
Evidemment, ces catégories doivent être croisées avec le choix des animaux adaptés aux programmes. Non seulement par souci d’efficacité mais également parce que le bien-être des animaux constitue une préoccupation permanente, partie intégrante des interventions.
Par ailleurs, la politique mise en œuvre et les obligations qu’elle entraîne amènent l’IZSVe à développer une activité de formation importante, tant dans le domaine de la formation initiale que de la formation permanente des professionnels.
A santé globale, politique globale !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire