Une société scandinave a présenté No More Woof, un dispositif permettant de traduire de manière vocale les pensées de votre chien. Mais interrogé par le site d’actualités Popular Science, d’imminents neurobiologistes affirment qu’il s’agit d’une escroquerie.
Imaginez un monde où les chiens sont capables de parler… Plus besoin de chercher à comprendre à quoi se réfèrent leurs aboiements ou leurs attitudes. La vie deviendrait surement plus simple. Il suffirait pour eux de dire "j’ai faim" pour avoir à manger ou "je suis fatigué" pour qu’on les laisse tranquilles. Fiction ou réalité ?
Une société scandinave affirme à travers une nouvelle vidéo, avoir mis sur pied les prémices d’un dispositif baptisé No More Woof (littéralement "Plus de ouaf"), permettant de traduire de manière vocale les pensées de votre toutou. Sans surprise, le projet semble particulièrement séduisant. Reste que les scientifiques affirment qu’il s’agit seulement d’un canular...
Un concept trop beau pour être vrai ?
Dans la séquence aux accents quelque peu parodiques, les "inventeurs" du No More Woof, expliquent qu’il s’agit d’un casque équipé d'un électro-encéphalogramme (EEG) sensible aux signaux électriques émis par le cerveau. Disposé sur la tête d’un chien, le dispositif identifie les signaux spécifiques à une émotion ressentie puis la transmet à une unité qui la traduit vocalement. Seul hic à toutes ces explications, il s’agit d’une performance impossible à réaliser avec ce genre de moyen.
Le version en ligne du journal Popular Science a enquêté sur la véracité de ces propos en interrogeant des experts imminents du domaine. Bruce Luber, chercheur en psychiatrie et en sciences comportementales à l'université Duke est catégorique : "Ce que j'ai vu dans leur vidéo ne peut pas marcher". Ce spécialiste en neurophysiologie et stimulation cérébrale, tente depuis des années de comprendre le lien entre ce qui se passe dans le cerveau et différents comportements. Conclusion : ce n’est pas aussi simple que ce que l’on pense !
Certes, certaines activités cérébrales, qui se produisent à la surface du cerveau sont relativement faciles à déterminer avec l’EEG. C’est le cas par exemple des différentes phases de sommeil pouvant être identifiées avec quelques électrodes placées sur le cuir chevelu. Toutefois, des sentiments comme la faim se produisent bien plus en profondeur, loin de la surface crânienne. "Il est impossible de détecter la faim avec l’EEG, du moins avec nos connaissances actuelles" indique Bruce Luber.
Une technologie pas si avancée
Pour sa part, Rebecca Packer, professeur agrégé en neurochirurgie à l’école de médecine vétérinaire et Sciences biomédicales de la Colorado State University indique ne jamais avoir été "en mesure d'accomplir cela". Cette société scandinave aurait-elle donc un train d’avance sur les plus grands laboratoires du monde entier ? Pas sur… Le No More Woof exploite en effet des composant à bas coût bien loin des technologies de pointe utilisées actuellement dans le cadre d’études neurologiques.
Même en utilisant des électrodes aiguilles sous-cutanées, les chercheurs affirment qu’il est extrêmement difficile d'obtenir une lecture précise de l’activité cérébrale liée par exemple au sentiment de la faim. Ce n’est donc pas un casque posé simplement sur l’épaisse fourrure du chien qui permettrait de réaliser l’impossible.
Alors vrai projet ou canular ? Pour ceux qui seraient tout de même convaincu par le projet, l’entreprise propose de financer le projet en vous rendant sur le site de crowdfunding Indiegogo. 10.000 dollars sont nécessaires à la réalisation de trois modèles capables d’"identifier" un nombre variable d’émotions, ils ont déjà été récoltés mais la campagne est encore ouverte.
En savoir plus: http://www.maxisciences.com/chien/no-more-woof-un-dispositif-pour-traduire-les-pensees-de-votre-chien-pas-si-sur_art31655.html
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