Certaines réactions exagérées face à des animaux trop adorables montrent une part d'agressivité. Des étudiants de Yale ont donc mené des expériences afin de mieux comprendre le phénomène. Nous serions donc frustrés de ne pas pouvoir nous occuper pleinement de ces créatures si mignones et cette frustration engendrerait une petite dose d'agressivité.
Des images de chatons mignons et du papier bulle comme instruments de mesure ? Non, cette méthodologie n’a pas été mise au point par les studios Disney. Deux étudiants de l’université de Yale s’en sont servis pour répondre à cette question primordiale : pourquoi cherche-t-on à serrer très fort dans nos bras les animaux les plus mignons ? De la même manière que certains grands-parents pincent aussi fort qu’affectueusement les joues des bambins, on réagit parfois de manière presque brusque aux stimuli les plus attendrissants.
Les deux étudiants ont présentés leurs conclusions sur le phénomène de "cute agression" (agression mignonne) le 18 janvier au congrès annuel de la Society for Personality and Social Psychology, qui se tenait à la Nouvelle-Orléans. Ils ont pour cela réalisé deux expériences. 109 volontaires ont participé à la première phase de l’étude.
Grrrr !
Ils ont pour cela regardé différentes photos d’animaux mignons, drôles ou neutres puis les ont notés selon certains critères tels que : "je ne me contiens plus !", "ça me donne envie de dire grrrr !" (sic) ou "j’ai envie de presser quelque chose !". Les animaux les plus mignons ont obtenu des notes bien plus élevées sur ces critères que ceux qui étaient simplement drôles. Les bestioles rigolotes ont tout de même reçu des scores supérieurs à ceux des animaux neutres.
90 autres volontaires ont ensuite pris le relai pour une autre expérience. Ils ont là aussi été soumis à des diaporamas d’animaux mignons, rigolos ou neutres. Sauf qu’au lieu d’un papier et un stylo, les étudiants leur ont fourni du papier-bulle que les volontaires pouvaient éclater à volonté. Les jeunes psychologues ont ensuite compté le nombre de bulles écrasées par les gens selon la nature du diaporama observé.
Résultat, les animaux mignons pointent en tête avec 120 bulles sacrifiées, contre 80 pour les bêtes drôles et 100 pour les neutres. Les bébêtes adorables provoquent donc un surplus d’agressivité et de tension. "Il se peut que notre réaction à cette afflux d’émotions positives serait de lui donner une tonalité un peu négative, explique Rebecca Dyer qui a mené les expériences. Cela permet en quelque sorte de réguler, de rester calme et de relâcher cette énergie." Elle conclue que ces animaux nous donnent envie de s’occuper d’eux, mais que cette pulsion est frustrée : c’est cette frustration qui fait apparaitre une forme d’agressivité dans nos manifestations de tendresse.
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