Il y a quelques semaines, j'ai été interviewée par le site internet Terra Femina au sujet des relations entre les enfants et les animaux de compagnie. L'article a été publié il y a une semaine. Je vous le laisse découvrir ci -dessous (vous pouvons le voir en contexte directement sur le site en cliquant ici)
Enfants et animaux de compagnie : amis pour la vie
Par Candice Satara-Bartko
Comment expliquer l'attachement d'un enfant vis-à-vis de son chien, de son chat ou de son hamster ? Tant qu’il n’en a pas, il en réclame inlassablement à ses parents. Et dès que son compagnon à quatre pattes fait son entrée dans la famille, une relation affective unique se noue. Confident de tous les instants, l'animal de compagnie devient même un médiateur pour l'enfant fragile ou en difficulté.
Papa, maman…, je veux un chien !
Ce n’est pas un hasard si les enfants raffolent de ces petites boules de poils. L'animal de compagnie a un côté rassurant, attendrissant, chaleureux, qui le rend très attirant aux yeux des êtres humains et plus particulièrement des plus petits. Qui n’a jamais idéalisé son chien ou son chat ? On lui attribue des qualités humaines telles que la fidélité, l’écoute, le respect. « Dans neuf cas sur dix, les enfants citent l’animal comme un membre à part entière de la famille », souligne Marine Grandgeorge, chercheur spécialisé dans la relation homme-animal.
L’enfant fait la différence entre l’animal et la peluche très tôt. Aux alentours de deux, trois ans, on repère une certaine forme de crainte vis-à-vis de l’animal nouveau qui correspond à un moment où l’enfant a peur des choses inconnues. A cet âge-là, il manifeste aussi des gestes brusques comme tirer la queue, les poils du chien ou lui mettre les doigts dans les yeux. « Ce n’est qu’à partir de 4 ans que se développent les comportements affiliatifs qui consistent à étreindre l’animal, l’embrasser, le caresser, dormir avec lui », ajoute Victoria Chasle Castillo, comportementaliste animalier et experte sur le site Wamiz.
Un compagnon rêvé
La relation entre l'enfant et l'animal ne se résume pas à quelques caresses ou à des activités ludiques. C’est la rencontre entre deux individus, le début d’une complicité qui contribue à développer le sens des responsabilités et à structurer la personnalité de l’enfant. « L’animal familier apaise, sécurise, structure et canalise l’enfant. Il facilite également les liens sociaux, développe la communication et le langage… », explique la comportementaliste animalier. Le célèbre chercheur et professeur Hubert Montagner s’est interrogé longuement sur la raison de cet attachement que les enfants peuvent éprouver pour un chat ou un chien. D’après lui, « les relations avec les animaux déverrouillent le monde intérieur de l’enfant, dévoilent et structurent ses compétences, stimulent sa faculté d’apprendre, son imaginaire. ». On retrouve souvent un animal dans un foyer où l’enfant est unique ou lorsqu’il est le dernier d’une fratrie. Dans ce cas, il peut pallier à un frère ou à une sœur. De compagnon de jeu, l’animal devient peu à peu le plus fidèle confident de l’enfant.
L'apprentissage de la vie
La présence d’un enfant dans un foyer est souvent le déclic pour acquérir un animal. Néanmoins, cet acte doit être mûrement réfléchi. La raison de l’adoption est essentielle. Les parents peuvent très bien adopter un animal pour eux, même s’il s’agit d’une demande de l’enfant. Ils s’en occuperont et l’enfant ne sera pas impliqué. Au contraire, « ils peuvent se servir de l’animal comme d’un support d’éducation pour responsabiliser leur enfant », note Marine Grandgeorge. La présence d’un animal permet ainsi d’expliquer les cycles de la vie : la maternité lorsque la chatte fait des petits, une première confrontation à la mort avec la perte du hamster…. Au contact de l’animal, le petit homme fait l’apprentissage de l’autorité et développe sa responsabilité. Il prend conscience de ses capacités à prendre soin d’un être vivant.
Quand l'animal devient un médiateur
On connaît les chiens guides d'aveugles, précieux alliés qui embellissent et facilitent la vie des personnes non-voyantes. Mais l’animal peut aussi avoir un rôle de médiateur pour permettre à des enfants handicapés ou en difficultés sociales, comme à des personnes âgées, de rompre leur isolement. « Les effets de la médiation animale ne sont pas prouvés scientifiquement, précise Marine Grandgeorge, mais dans la pratique on ne peut pas nier son influence positive ». Durant les séances de médiation, l’enfant est mis en contact avec un animal. Cette rencontre peut lui permettre de s’exprimer et l’aider à reprendre confiance en lui. Le chercheur a mené l’expérience avec un cochon d’Inde chez des enfants autistes. « Si un tiers des enfants ne se sont pas intéressés à l’animal, certains sont allés vers lui, d’autres se sont tournés vers les parents. Ce qui prouve le rôle de catalyseur social de l’animal qui amène l’enfant à communiquer. »
Aurélie Vinceneux a fondé l’association Cœur d’Artichiens. Elle a mené des séances de médiation animale dans une école de Zone d’Education Prioritaire (ZEP) près de Nantes. A chaque fois la présence de son chien en salle de classe a été très bénéfique pour les élèves qui arrivaient ainsi à mieux se concentrer. « L'enfant va naturellement créer un lien de complicité avec l'animal. C’est sur ce lien que l’intervenant en médiation animale va s’appuyer pour travailler avec lui », souligne-t-elle. Avec Thomas qui entrait en CM2, Aurélie a élaboré tout un programme scolaire qui plaçait le chat au centre de la pédagogie (dictée sur la rencontre avec le chat, mathématiques à partir des tâches sur son pelage). Incontestablement, chez les enfants instables et en difficulté sociale, la présence d'un animal donne des résultats positifs.
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