samedi 25 juin 2011

Où est la limite avec les animaux sauvages?

Suite à l'article paru il y a quelques jours, nous pouvons nous poser la question de la situation en France! Il y a quelques mois, le journal Ouest France abordait ce thème sous le titre : L'animal sauvage prend ses quartiers en ville!

Ci-dessous, je vous laisse découvrir l'article de Marc Pennec, disponible dans sa version intégrale ici

"Des renards à la fac des sciences, des hérons devant la préfecture,des faucons pèlerins dans le clocher d'une église, des fouines dans les greniers, des abeilles sur le toit de la mairie et de l'opéra... À Nantes comme dans la plupart des villes du monde, la faune sauvage reprend ses droits. Et parfois s'y sent mieux qu'à la campagne !
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À Berlin, depuis quelques années, c'est une véritable invasion : ils sont près de huit mille [sangliers] à labourer les immenses parcs et forêts de la ville et, quand ils ont faim, à renverser les poubelles des quartiers résidentiels. Les sangliers n'hésitent plus à pointer leur groin dans la civilisation. Mais tous les animaux sauvages qui descendent en ville ne sont pas à cran. À Paris ou à Londres, la nuit, ce sont de bons vieux renards qu'on peut croiser dans les couloirs du métro. Eux sont plutôt du genre furtif.

Ni hallucinations ni cauchemars, mais une tendance lourde : la faune sauvage revient en ville. L'a-t-elle jamais quittée ? « Elle a toujours été présente, sauf que les gens ne s'en préoccupaient pas ou peu, assure Olivier Lambert, biologiste au Centre vétérinaire de la faune sauvage, à Nantes. Désormais, on fait attention. »
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Le renard est un noctambule. Il se déplace de jardinet en jardinet, de préférence quand les rumeurs de la ville et la circulation automobile ont baissé d'un ton. Pas rare de le croiser jusqu'au centre-ville vers 3 h ou 4 h du matin. C'est son heure préférée. À l'aise en ville où la pitance abonde. Baies, petits animaux, poubelles de temps en temps, gamelles des chiens ou des chats parfois. «Tous les habitats, tous les territoires potentiels sont occupés, observe Olivier Lambert. On ne pourra pas dire : il y a trop de renards à Nantes. Quand un nouveau arrive ou que des petits naissent, ils doivent partir.»
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Adoptés et bien intégrés, aussi, les hérissons. Dans une étude en cours, les Nantais avouent donner un petit nom familier et un peu de nourriture à ceux qui s'installent en bas de leurs HLM ou dans leurs jardinets.

Ils ont aussi un a priori favorable pour tous les oiseaux d'eau (hérons, cormorans, foulques, canards, poules d'eau) qui ont reconquis les berges de la Loire et de ses affluents en pleine ville. Et les autres, pic-vert, mésanges, chouettes hulottes. Et ce couple de faucons pèlerins qui s'est installé en 2004 sur l'église Saint-Clément, avant de filer il y a peu vers le pont de Cheviré. Un événement. Au début des années 1980, cet oiseau, considéré comme le plus rapide au monde, avait quasiment disparu de notre pays.

On chuchote que « peut-être, bientôt, pourquoi pas » des castors pourraient s'installer dans des cours d'eau aux abords de la ville. « Des traces d'approche auraient été relevées dans un canal du centre-ville ! », rapporte Monique L'Hostis, directrice du centre de la faune sauvage. Mais chut, quand on l'apprendra, ils seront déjà installés depuis longtemps. « Il faut éviter les curieux et le dérangement potentiel pour les animaux. »
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«Cette présence de la faune sauvage, souligne Olivier Lambert, indique que le milieu est favorable, qu'il y fait bon vivre.» Ronan Dantec pousse même le paradoxe : «Même mieux que dans certaines zones rurales. L'absence de talus, de haies, l'usage des pesticides y sont autant de nuisances pour les animaux.» À nuancer. La ville n'est pas sans risque et la durée de vie des renards, par exemple, n'y excède pas trois ans. Beaucoup sont écrabouillés lors de leurs virées nocturnes.

Quel avenir pour cette cohabitation entre faune sauvage et urbains ? « Question d'équilibre. S'il arrive plus d'animaux sauvages, on va droit dans le mur », craint Olivier Lambert. Imaginez que régulièrement, les renards fouillent votre poubelle, s'attaquent à votre chat. Que les hérons boulottent les poissons rouges de votre bassin. Que les sangliers labourent le terrain de foot près de chez vous. Ça agacerait peut-être, non ? »

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