Dessin de Sophie Anderson |
Ange Condoret rapporte une expérience qu’il a eue au cours de sa carrière : il a suivi une crèche à Bordeaux avec des enfants de 3 ans et ½ à 5 ans, souffrant de différents problèmes de langage. Cette crèche avait de particulier que des animaux de compagnie y évoluaient, au contact permanent des enfants : chien, chat, tortue ou encore tourterelles. Condoret a émis l’hypothèse que le désir de communiquer avec les animaux pouvait être une motivation à acquérir le langage et plus largement, l’animal pourrait répondre à d’autres besoins psychologiques de l’enfant.
Dans son papier « Speech and companion animals » en 1983, Condoret explique plus précisément le cas d’une jeune fillette, Bethsabée, âgée de 3 ans ½ et souffrant d’autisme. Elle était en retrait total, avec un refus de tout contact physique. Pendant plus d’un an, elle n’a présenté aucun intérêt pour les animaux présents dans la crèche. Néanmoins, un événement exceptionnel changea la donne : une tourterelle s’est envolée devant elle. Immédiatement, Bethsabée a souri, suivi l’oiseau du regard, émis des sons et même imité le vol de la tourterelle. Par la suite, elle a recherché son contact physique.
A ce moment là, les éducateurs ont réintroduit le chien dans la thérapie de Bethsabée. Elle l’a alors caressé puis embrassé. Ces événements ont alors entrainé d’autres changements : elle a commencé à manger du solide, prononcer ses 1ers mots, chanter et même explorer le contact avec les humains.
Face à cette étude de cas, de nombreuses questions subsistent : pourquoi la tourterelle et pas un autre animal ? Pourquoi l’envol et pas un autre type de mouvement ? Quel est, d’ailleurs, le « pouvoir » du mouvement ?...
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