dimanche 7 mars 2010

Entre l'Homme et le chien



Albert Piette anthropologue, Professeur à l'Université de Picardie Jules Verne à Amiens s'est intéressé aux relations entre l'homme et l'animal dans son article Entre l’homme et le chien. Pour une ethnographie du fait socio-animal, Socio-anthropologie, n° 11, 1ère sem. 2002, pp. 87-104.
Je vous propose aujourd'hui d'en reprendre les points principaux.

Après avoir repris les définitions des termes "chien", "animal" et "homme", l'auteur valide le fait que d'un point de vue biologique, l'homme est un animal, un mammifère comme le chien. Du point de vue des sciences sociales, l'homme a des particularités qui lui confère un statut particulier ("objet de la sociologie et de l'anthropologie").

Dans le quotidien, nous sommes tous amenés à entrer en interaction avec des animaux qui n'appartiennent pas à notre espèce. Un des animaux les plus communs est le chien. Les relations entre les Hommes et les Animaux sont à l'origine de différents enjeux (santé, développement de l'enfant, travail...). Néanmoins, ces relations semblent, d'après l'auteur, négligées par les sciences humaines.

Quatre types d'approche classiques existent pour aborder ces relations:

Zoologie: les approches les plus courantes sont l'éthologie et la psychologie animale qui selon l'auteur, se focalise sur l'animal. Néanmoins, je tenais à préciser que l'éthologie se penche de plus en plus sur la question de la relation Homme Animale en intégrant les deux partenaires, comme je le fais dans mon projet de recherche.

Sociologie des relations sociales: dans cette approche, ce n'est pas l'animal en tant qu'acteur qui est étudié mais bien des pratiques qui lui sont associées.

Dérivé de la zoologie et sociologie: l'animal est analysé hors situation pour connaitre les valeurs et les représentations culturelles à qui il renvoie. L'animal est alors symbole, métaphore, signe.

Statistique: l'animal n'est plus un agent d'interaction mais devient une variable statistique mis en rapport avec le capital culturel ou économique du maitre. Une remarque intéressante est faite par Bourdieu concernant le profil des possesseurs de chiens ou de chats. Être propriétaire d'un chien est lié au patrimoine économique (artisanat, routier) ou à la défense de l'ordre (policier, militaire). A l'opposé, on trouve les propriétaires de chats qui sont plutôt des intellectuels, des artistes. Une catégorie intermédiaire existe: les fonctionnaires, les instituteurs, ou les cadres, susceptibles de faire coexister les 2 espèces.

Les hommes et les chiens: une relation asymétrique et particulière:

La relation est asymétrique car "la place d'un chien dans une famille est directement dépendante d'un dressage". Dans une moindre mesure, je préfère l'idée que le chien s'adapte à l'environnement que son maitre lui donne, tel qu'il soit (adapté et enrichi versus inadapté et pauvre).

La relation est particulière car "le lien constitué n'est pas généralisable avec d'autres êtres humains". Là aussi, je souhaiterais apporter une nuance car le chien a des facultés de généralisation. Ainsi, dans le cadre d'une mauvaise relation établit avec un homme (ou une femme) présentant certaines caractéristiques (couleur de cheveux, port d'une blouse), l'animal sera plus à même d'adopter une posture de défense voire agressive face à un autre humain inconnu possédant des caractéristiques communes.

L'article se finit sur les aspects bénéfiques potentielles de la relation au chien et plus largement à l'animal.

Pour d'autres infos sur les bénéfices des animaux:
http://relationenfantanimal.blogspot.com/2009/11/le-role-des-animaux-de-compagnie-dans.html
http://relationenfantanimal.blogspot.com/2009/06/quand-lanimal-de-compagnie-participe-au.html
http://relationenfantanimal.blogspot.com/2009/03/nicolas-gueguen-enseignant-chercheur-en.html
Pour plus d'infos sur l'auteur:
http://www.albertpiette.net/
Pour retrouver le texte intégral:
http://socio-anthropologie.revues.org/index141.html

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