vendredi 28 janvier 2011

La Strange Animal Situation, test appliqué aux enfants avec autisme : mise en évidence de compétences sociales particulières

Choses promises, choses dues!
Voilà le résumé de ma communication affichée lors du colloque AutismComSym le 4 et 5 février prochain. Si vous voulez être curieux, vous pouvez télécharger le livret du congrès avec tous les résumés ici
Bonne lecture !

La Strange Animal Situation, test appliqué aux enfants avec autisme : mise en évidence de compétences sociales particulières
Marine Grandgeorge(a), Michel Deleau(b), Eric Lemonnier(c), Sylvie Tordjman(d) and Martine Hausberger(a).
a Université de Rennes 1, Ethos, UMR 6552 CNRS –Rennes, France,
b Université Rennes 2, CRPCC, EA 1285, Rennes, France,
c Service de Pédopsychiatrie, CHU de Brest, Hôpital de Bohars, Bohars, France
d CHU Guillaume Régnier, Department of Child and Adolescent Psychiatry, Rennes, France

RESUME
Le syndrome autistique est caractérisé par des interactions sociales altérées. Des anecdotes rapportent cependant un lien fort avec les animaux. Afin de mieux appréhender ces questions, de nombreux chercheurs soulignent le besoin d'observations.
Afin de comprendre les comportements d'enfants en présence d'un animal non familier, nous avons utilisé une approche éthologique grâce à une grille comportementale à codage simple. La Strange Animal Situation se déroule dans le milieu de vie quotidien de l'enfant, en présence d'un parent et d'un observateur. Nous avons étudié les comportements spontanés d'approche de l'animal par 27 enfants avec autisme comparés à 59 enfants typiques, âgés de 6 à 12 ans.
Contrairement aux enfants typiques, les enfants avec autisme se sont peu intéressés à l'animal et ont présenté trois profils comportementaux différents. Le premier concerne des enfants "autocentrés", non intéressés par l'animal et présentant des stéréotypies (n=9). Le second concerne des enfants "confiants", allant droit vers l'animal et le caressant (n=7), profil comparable à la majorité des enfants typiques. Le dernier concerne des enfants "tournés vers l'homme" (n=11) qui, plutôt que d'interagir avec l'animal, ont regardé leur parent et l'observateur, profil non observé chez les enfants typiques.
L'expression de certains comportements des enfants avec autisme - dits altérés dans des situations contraintes - semble dépendre en partie du contexte d'étude. Il apparaît ici que si certains enfants expriment des comportements propres au syndrome autistique, d'autres se comportent comme des enfants typiques. L'animal ne semble pas aussi attractif que les anecdotes le rapportent. Nous supposons qu'il puisse alors jouer le rôle de catalyseur social permettant à certains enfants de se tourner préférentiellement vers l'homme. Notre étude permet des applications pour les interventions assistées par l'animal et montre l'intérêt des approches éthologiques pour révéler les capacités particulières des enfants avec autisme.

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