L’enfant autisme peut il récupérer des fonctions cognitives et sociales par le lien à l’animal ?
Une étude récente a montré que l’Homme pouvait jouer le rôle de substitut social pour une autre espèce, particulièrement chez les individus en privation sociale (Rousseau et al soumis). Ce rôle est depuis longtemps mis en avant pour les animaux domestiques et apparait être crucial dans le développement cognitif et social des enfants, particulièrement ceux en difficultés sociales comme les enfants autistes. Dans de nombreux cas, les observations suggèrent en effet que ces enfants en présence d’animaux améliorent leur communication sociale. Bien que ces observations soient souvent rapportées, aucune étude scientifique n’a vraiment été menée sur ce sujet. Un réel besoin se fait sentir.
Ainsi, les buts de ce projet, s’articulant autour d’un travail de doctorat, sont donc de recueillir des informations sur différents points afin de :
1) faire un état des lieux le plus objectif possible sur la relation entre présence d’un animal et possible amélioration des compétences cognitives et sociales. Pour cela, deux cohortes différentes d’enfants autistes suivies longitudinalement vont être étudiées. L’évaluation régulière, sur le plan de la communication verbale, non verbale et au niveau des interactions sociales, a été effectuée avec différentes échelles (e.g. ADOS, ADI-R, et CARS). Le doctorant, suite à un entretien parental, évaluera 1) si des différences statistiques sont notables entre les familles ayant ou non un animal familier avec lequel l’enfant interagit, 2) si ces différences dépendent du type de lien établi, 3) si des modifications significatives de la communication et des interactions sociales peuvent être observées en relation avec l’arrivée de l’animal
2) connaître la nature de la relation entre l’enfant autiste et l’animal grâce à des observations de type éthologiques in situ et réalisées en tenant compte de tous les comportements de l’enfant (ex : impact possible de la présence de l’animal sur divers aspects comme la direction du regard)
3) évaluer les capacités des enfants autistes dans l’attribution d’états mentaux qui pourraient être différentes selon que l’enfant ait été ou non au contact d’un animal. On testera la théorie de l’esprit, que cela concerne l’enfant (l’échelle de Wellman et Liu 2004, traduite et adaptée par Deleau et Larzul, en préparation), ou l’intentionnalité de l’animal.
4) faire alors des propositions de remédiation, en ouverture à ce projet et en fonction des résultats obtenus. Des stratégies de remédiation possibles seront étudiées, utilisant potentiellement le lien à l’animal pour favoriser le développement des capacités sensorielles et sociales des enfants autistes.
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