samedi 8 juin 2013

L'animal et le prisonnier

L'actualité est à l'entraide... Et vous? Ca va branche?

Sur le site TousCoprod, il y a actuellement un projet à soutenir sur un documentaire sur la médiation animale en prison. Voilà ce qu'on peut lire sur le projet sur cette page (possibilité de voir une vidéo expliquant le projet)

Pitch

Anita (40 ans), Roger (54 ans) et Sélim (32 ans) détenus dans deux prisons françaises (Strasbourg et Fleury-Mérogis). Ces trois prisonniers bénéficient, dans leurs établissements respectifs, d’un programme de médiation par l’animal, encadré par deux psychologues : Patricia Arnoux à la maison d’arrêt de Strasbourg, Sonia Boros pour celle de Fleury-Mérogis.
La présence de l’animal apaise et facilite la parole, tel est l’un des principes sur lequel reposent ces activités « médiées » par l’animal.
L’objectif : permettre aux détenus de prendre conscience de leurs comportements et émotions et les aider à se reconstruire.
Le film raconte ces rencontres singulières entre humains et animaux. Comment ces animaux peuvent-ils aider des détenus à se reconstruire ?
Pourquoi et comment le face à face avec un animal nous renvoie t-il finalement à notre propre humanité ?
Edito


« Je ne savais pas que je pouvais donner de l’amour et être doux. »

Cette phrase, c’est un détenu qui la prononce. Un détenu qui bénéficie du programme de médiation par l’animal dirigé par Patricia Arnoux à la maison d’arrêt de Strasbourg. Patricia est psychologue de formation et elle intervient avec son chien Sunny et avec des petits animaux tels des furets, cochon d’Inde, oiseaux, chinchillas, lapins…

Depuis une dizaine d’années, la « médiation par l’animal » tend à se développer en France. Maisons de retraite, hôpitaux, prisons, thérapeutes, de plus en plus de structures et de professionnels du social « emploient » l’animal comme médiateur. Chiens, chevaux, furets, lapins, hamsters et même des lamas se trouvent ainsi « enrôlés » dans nos problématiques d’humains. Bien qu’en France aucune recherche scientifique ne soit menée sur ce sujet, de nombreuses études, principalement anglo-saxonnes, ont montré les bienfaits de la présence de l’animal. Il apaise et facilite la parole. En fonction des situations, il permet de faire prendre conscience à ceux qui en bénéficient de leurs émotions et comportements. L’animal réussit des petits « miracles » là où notre science nos thérapies et notre langage s’avèrent inopérants.

Que signifie cet « enrôlement » de l’animal? Que signifie-t-il pour nous « humains » et pour eux, « animaux » ? Comment ce face à face avec un animal peut-il nous révéler une part de notre vérité ? Et quelle vérité ? Celle d’une parole qui remonte des profondeurs de la psyché, celle d’une émotion encore jamais éprouvée ou bien la vérité d’un corps tendu, maladroit, voire inexistant ? Quels sont les rouages de cette relation ?
Quel est cet autre étrange qui ne parle pas et qui pourtant, par sa simple présence permet de se réapproprier une parole ?

Ce sont ces questions que je souhaite explorer à travers ce film documentaire qui sera moins un film « sur les prisons » qu’un film qui se déroule dans l’univers carcéral. Un univers de tensions. Tension psychique mais aussi physique. Un contexte inédit pour aborder certains aspects fondamentaux de la relation qui nous unit aux animaux dans le cadre particulier de ces activités associant l’animal.

Nous suivrons le travail de Patricia et ces « collègues-animaux » dans ses interventions au. A Fleury-Mérogis certains détenus ont une autorisation spéciale de sortie pour participer à des séances de médiation par le cheval menées par Sonia Boros. Les séances ont lieu au centre équestre de Bois-le-Roi (Seine-et-Marne). L’une des spécificités du cheval est le travail qu’il permet sur les émotions et le lâcher-prise.

Nous nous attacherons à trois détenus qui seront les protagonistes principaux du film et nous ferons des animaux impliqués des personnages à part entière.

Et finalement, que l’on soit tolard ou la petite grand-mère qui promène son chien, ou encore président de la république, n’avons-nous pas en commun ce lien universel qui nous unit au reste du vivant ? Que ce soit dans l’espace clos d’une prison ou dans le jardin d’un joli pavillon de banlieue, l’animal suscite toujours notre imaginaire et constitue parfois une forme…d’évasion.

En 2011, j’ai réalisé un premier film sur des enfants français voyageant à cheval dans les steppes mongoles à la rencontre des chevaux de Przewalski. Cette aventure se déroulait dans le cadre d’un travail de médiation par le cheval mené par l’association bordelaise Résilienfance. Ce film de 90 min a été entièrement auto-produit.

En 2012, j’ai réalisé un deuxième film, « Les chiens du macadam » co-produit par France 3 Pays de la Loire sur des SDF accompagnés de chiens. Une forme un peu particulière de médiation. Le film a été diffusé en novembre dernier. Un extrait est disponible sur le lien suivant :http://www.dailymotion.com/video/k5sK7xBNLHXCSl3DyjZ



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