jeudi 20 décembre 2012

Sociabilités animales

Voici le titre de la revue d'Etudes Rurales sortie ce mois-ci.

Au sommaire

Gérard Leboucher QUAND L'ÉTHOLOGIE S'INTÉRESSE AU LIEN SOCIAL Processus biologiques et plaisir 
Dalila Bovet PEUT-ON ÉTUDIER LA MORALE CHEZ LES ANIMAUX ? 
Jean-Michel Le Bot et al. ANTHROPOLOGIE CLINIQUE ET LANGAGE ANIMAL 
Éric Baratay POUR UNE HISTOIRE ÉTHOLOGIQUE ET UNE ÉTHOLOGIE HISTORIQUE 
Corinne Beck et Éric Fabre L'ANIMAL, L'HISTOIRE ET L'HISTOIRE NATURELLE Un mariage à trois est-il possible ? 
Jocelyne Porcher et Élisabeth Lécrivain BERGERS, CHIENS, BREBIS : UN COLLECTIF DE TRAVAIL NATUREL ? 
Henry Buller “ONE SLASH OF LIGHT, THEN GONE” Animals as movement 
Florent Kohler BLONDES D'AQUITAINE Essai de zooantrhopologie 
Michel Kreutzer L'ANIMAL SOUS LE REGARD PROFANE, SACRÉ ET SAVANT DES HUMAINS ET DES ÉTHOLOGUES 



J'ai découvert cette édition spéciale dans le magazine sciences humaines, et c'est surtout l'article de Dalila Bovet qui a donc attiré mon oeil. Je vous reproduis ici ce qu'en dit le magazine, par la plume de Louisa Yousfi  :

Un chien mord accidentellement à la main son maître. Sachant que cette morsure n’était pas intentionnelle, le maître ne le punit pas : au contraire il le caresse et le réconforte. Mais le chien reste couché sur le tapis pendant des jours, respirant à peine. Est-ce à dire que le chien éprouve un sentiment de culpabilité ? Assurément, affirme l’éthologue Dalila Bovet dans une étude récente où elle recense toutes les expériences scientifiques qui ont permis de déceler l’existence de sentiments moraux chez l’espèce animale. De la sympathie à l’altruisme en passant par le respect de normes sociales, l’éthologue explique que les valeurs et les notions que nous jugeons fondamentalement humaines peuvent être également étudiées chez les animaux grâce à une méthodologie expérimentale. En plaçant artificiellement les animaux dans des conditions où un être humain aurait à exercer son sens moral, les éthologues seraient parvenus à observer des attitudes animales proprement éthiques. Par exemple, en plaçant un plateau contenant une pomme trop lourde à porter pour un singe capucin, des chercheurs ont incité des capucins à faire équipe à deux pour obtenir la pomme. Mais alors que la récompense, une pomme, est proposée à un seul capucin, considéré comme le seul récompensé, ce dernier décide de partager son gain avec son collaborateur sans même que celui-ci l’exige. Reprenant la théorie des « quatre ingrédients » des chercheurs Jessica Flack et Frans de Waal qui définissent les normes morales selon quatre éléments (la sympathie, les normes sociales, la réciprocité et la bonne entente), D. Bovet cherche à tordre le cou à la représentation simpliste d’animaux soumis à leurs seuls instincts, façonnés par la sélection naturelle et obéissant aveuglément à la loi de la jungle.

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