Il existe depuis des années un intérêt croissant pour les recherches sur l'impact des interactions avec l'animal sur les attitudes et le bien-être des enfants. Pourtant, les études se focalisent peu sur les caractéristiques précises des animaux qui attirent les enfants.
Howard & Vick ont étudié comment les caractéristiques des animaux, comme leur taille ou leur texture, influencent les réponses émotionnelles et sociales de jeunes enfants. Pour cela, ils ont étudié les interactions d'enfants avec (1) deux robots-animaux (Teksta et Scoozie), (2) deux espèces différentes d'insectes, des phasmes et des blattes, et un chien de race West Highland Terrier (Teasel). Ils sont considérés ici comme des stimuli. Dix-neuf enfants de 35 à 57 mois ont été filmés en train d'interagir avec un expérimentateur, un enfant du même âge et chaque stimulus présenté individuellement (robot, insecte ou chien).
Teksta |
Howard & Vick ont utilisé les comportements verbaux et non verbaux pour évaluer les interactions et les réponses émotionnelles face aux stimuli. Il s'est avéré que ces deux mesures semblent être incompatibles, soulignant la nécessité d'une approche systématique pour évaluer les interactions des enfants avec les animaux.
Pour cela, les auteurs ont classé le contenu des dialogues des enfants par rapport aux attributs psychologiques et biologiques de chaque stimulus et le fait qu'ils soient vivants (cad le chien et les insectes) ou non (cad les robots). La majorité des commentaires des enfants se reportaient aux caractéristiques biologiques des stimuli. Les termes psychologiques ont été réservés en grande partie au chien et au robot qui ressemblait à un mammifère (Scoozie). Les commentaires relatifs au fait que l'animal soit vivant ou non ont révélé l'ambiguïté présentée par les enfants de cet âge à l'égard des différences "vie/non vie".
Scoozie |
De plus, les auteurs ont utilisé une série de mesures sur les comportements non-verbaux comme l'approche et le toucher du stimulus, les gestes autocentrés, les expressions faciales émotionnelles... Majoritairement, les insectes (blatte et phasme) ont reçu des réponses négatives, qu'il s'agisse de comportements verbaux ou non verbaux. A l'instar du vrai chien, le robot ressemblant à un mammifère a été considéré comme plus attractif que son homologue métallique.
Ainsi, Howard & Vick proposent que ces interactions puissent fournir des informations sur la façon dont les enfants perçoivent les animaux, et plus généralement, des informations sur le développement socio-affectif et cognitif de l'homme en général.
Enfin, en cas d'incertitude sur les stimuli présentés, de nombreux enfants se sont engagés dans une référence sociale[1] vers l'expérimentateur adulte plutôt que vers un pair familier. Ceci suggère que les aidants ont un rôle primordial dans l'élaboration des réponses des enfants avec les animaux.
[1] En anglais, social referencing. Montague & Glimcher ont développé ce concept dans lequel l'évaluation d'une situation non familière par un jeune enfant est profondément influencée par les réponses d'un adulte aidant de confiance. Pour en savoir plus, une vidéo très explicite.
D'après : Howard, L. Vick, S.J. (2010) Does It Bite? The Role of Stimuli Characteristics on Preschoolers' Interactions with Robots, Insects and a Dog. Anthrozoos, 24 (4) 397-413
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